Je suis naturellement stressée et, par là même, contractée. De partout. Mon ancien ostéopathe s'est fait quelques crampes en me manipulant. Contractée au niveau du vagin aussi, du coup. Les frottis sont pour moi une torture. Je ne sais pas si c'est douloureux pour toutes les femmes, en tout cas c'est toujours un supplice en ce qui me concerne. Les trois gynécologues par lesquelles je suis passée, différentes toutes les trois, se sont en tout cas rejointes sur ce point : ma douleur n'existe pas.
Avec la première, je me contentais de pleurer, mais “ça devait être émotionnel”.
Avec la seconde, un peu moins douce, je pleurais et je tremblais, mais “je ne suis pas plus serrée que les autres, donc je ne devrais pas avoir si mal”.
Pour mon premier frottis avec la troisième, qui remonte à quelques mois, j'ai décidé de prévenir : les frottis sont douloureux, très douloureux pour moi, et, si ça ne la dérange pas, il faut y aller très doucement. Niant mes avertissements, elle y va franchement. Je pleure, je tremble. Je verbalise : “Ça me fait très très mal, il faut que ça s'arrête”. Réponse : “Mais non, quand vous accoucherez, là vous saurez ce qu'est la douleur. C'est dans votre tête. Si vous aviez vraiment mal, vous seriez en train de hurler”. Je commence à faire un malaise, mon vagin saigne. En me voyant partir, elle s'arrête, un peu gênée. Elle retire son spéculum, me dit de bien respirer, “vous n'allez pas vous évanouir quand même, ça serait bête”. Elle me demande si j'ai toujours eu mal lors des frottis, si j'ai mal quand j'ai des rapports. Après avoir été entendue (Pourquoi pas avant ? Pourquoi ne pas avoir écouté avant ?), elle me dit que la prochaine fois, elle me prescrira un décontractant avant le frottis, pour que je sois plus détendue.
Même si ça me rassure un peu, de une, je n'ai pas l'assurance qu'elle le fera vraiment, et, de deux, le problème semble venir de moi. Serait-il impossible d'être plus douce ? Le problème viendrait-il du vagin et non de l'acte qui s'y déroule ?
Un frottis par an maintenant. J'ai hâte.